2008 :

 


 SUJET 1 : RESUME – DISCUSSION.

 

LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

L’effort de la recherche scientifique se développe, on le sait, sur deux plans parallèles, mais bien distincts. D’une part, il tend à augmenter notre connaissance des phénomènes naturels sans se préoccuper d’en tirer quelques profits : il cherche à préciser les lois de ces phénomènes et à dégager leurs relations profondes en les réunissant dans de vastes synthèses théoriques ; il cherche aussi à en prévoir de nouveaux et à vérifier l’exactitude de ces prévisions. Tel est le but que se propose la science pure et désintéressée et nul ne peut nier sa grandeur et sa noblesse. C’est l’honneur de l’esprit humain d’avoir inlassablement poursuivi, à travers les vicissitudes de l’histoire des peuples et des existences individuelles, cette recherche passionnée des divers aspects de la vérité. Mais, d’autre part, la recherche scientifique se développe aussi sur un autre plan : celui des applications pratiques. Devenu de plus en plus conscient des lois qui régissent les phénomènes, ayant appris à en découvrir chaque jour de nouveaux grâce aux perfectionnements de la technique expérimentale (…), l’homme s’est trouvé de plus en plus maître d’agir sur la nature. (…)

Mais cette puissance sans cesse accrue de l’homme sur la nature ne comporte-t-elle pas des dangers ? Ayant ouvert la boîte de Pandore, saurons-nous n’en laisser sortir que les inventions bienfaisantes et les applications louables ? Comment ne pas se poser ces questions dans le temps que nous vivons ? Toute augmentation de notre pouvoir d’action augmente nécessairement notre pouvoir de nuire. Plus nous avons de moyens d’aider et de soulager, plus nous avons aussi de moyens de répandre la souffrance et la destruction. La chimie nous a permis de développer d’utiles industries et fournit à la pharmacie des remèdes bienfaisants ; mais elle permet aussi de fabriquer les poisons qui tuent et les explosifs qui pulvérisent. Demain, en disposant à notre gré des énergies intra-atomiques, nous pourrons sans doute accroître dans les proportions inouïes le bien-être des hommes, mais nous pourrons aussi détruire d’un seul coup des portions entières de notre planète. (…)

Mais qu’importent ces vaines craintes ! Nous sommes lancés dans la grande aventure et, comme la boule de neige qui roule sur la pente déclive, il ne nous est plus possible de nous arrêter. Il faut courir le risque puisque le risque est la condition de tout succès ; il faut nous faire confiance à nous-mêmes et espérer que, maîtres des secrets qui permettent le déchaînement des forces naturelles, nous serons assez raisonnables pour employer l’accroissement de notre puissance à des fins bienfaisantes. Dans l’œuvre de la Science, l’homme a su montrer la force de son intelligence : s’il veut survivre à ses propres succès, il lui faut maintenant montrer la sagesse de sa volonté.

Louis de Broglie, Physique et Micro physique, Ed. Albin Michel, 1947.

RESUME : Vous résumerez ce texte de 456 mots au quart de sa longueur initiale, soit environ 115 mots. Une marge de 10 % en plus ou en moins est admise.

 

DISCUSSION : Partagez-vous l’optimisme de Louis de Broglie qui affirmait que : « Nous serons assez raisonnables pour employer l’accroissement de notre puissance à des fins bienfaisantes » ?

 

SUJET 2 : COMMENTAIRE SUIVI OU COMPOSE.

 

L’HOMME ET LA MER

Homme libre toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes, O mer, nul ne connaît tes richesses intimes.
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !

                           Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, ( Spleen et idéal , 1857)


Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé. Dans le cadre du commentaire composé, vous pourrez montrer par exemple, comment par une structure en miroir, le poète établit les correspondances entre l’homme et la mer pour reconnaître finalement leur confrontation permanente.

 

SUJET 3 : DISSERTATION


« Dans un monde qui souffre, à quoi sert-il d’écrire ? » se demande un auteur contemporain. Vous donnerez votre réponse à cette interrogation en vous appuyant sur des exemples précis tirés de vos lectures.

 

OIF
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